Sulawesi
Le Pays Toraja
Fasciné par les formes et l’usure du temps sur la matière, j’étais, chez un antiquaire, tombé en admiration devant une façade de grenier à riz Toraja. À compter de cette découverte, ce panneau est de tous mes déménagements. Je côtoie, sans me lasser, ses formes géométriques à la polychromie effacée. J’étais donc enthousiaste à l’idée de découvrir cette région. Cependant, jusqu’aux derniers instants, la saison des pluies nous a fait hésiter. Sans rien organiser, nous voilà survolant le Sulawesi du sud en direction de la ville côtière de Palopo. Le Sulawesi anciennement dénommé « Les Célèbes » est situé entre l’archipel des Moluques et Bornéo, sur la route des épices « clous de girofle, noix de muscade » et des redoutables pirates Bugis du littoral qui ont longtemps écumé la région sur leurs « Pinisi[s] », magnifiques voiliers traditionnels en bois.
Il faudra un peu plus de 3 heures de routes sinueuses dans les hautes terres à travers forêts et rizières pour gagner la ville de Rantepao, la capitale du pays Toraja. La société Toraja est connue pour sa richesse culturelle et ses traditions uniques. Lors de ce trajet, nous sommes déjà frappés par l’importance de l’habitat traditionnel au style architectural si emblématique.
À l’origine, le peuple Toraja était animiste. Avec l’arrivée des premiers missionnaires néerlandais au XVIIe siècle « prise de contrôle du commerce par la compagnie néerlandaise des indes orientales, construction du fort Rotterdam à Ujung Padang (Makassar), capitale des Célèbes » et surtout vers les années 1920, le modèle social et religieux s’est peu à peu transformé, la société Toraja s’est christianisée. À majorité protestante, les Toraja[s] continuent toutefois à respecter et pratiquer des traditions ancestrales, dont leurs rites funéraires si particuliers.
Carte
Tongkonan
Le pays, Toraja
Les Toraja[s]
Origines
Nous ne disposons que de fort peu d’éléments historiques fiables sur les Toraja[s]. Difficile de faire la part des choses, suivant certaines sources historiques et anthropologiques, les ancêtres Toraja[s] appartenaient aux mêmes groupes que ceux des Mandar[s], des Bugis et des Makassar[s] dont ils se sont différenciés en s’installant dans les montagnes, absorbant une population antérieure apparentée aux To Pamona[s]. Pour d’autres, la forme cintrée du toit des maisons traditionnelles évoquerait des coques de bateaux, avec lesquels les ancêtres seraient venus par vagues successives de Chine du Sud et d’Indochine, favorisant la légende d’une migration maritime.
haut
rizières
Bas
Rizières en terrasses
haut
Rizières en terrasses
Centre
Village – Tongkonan
Bas
Tongkonan
Proximité linguistique
Origine
Le dialecte Toraja est une langue de la famille austronésienne dont l’aire de diffusion couvre une partie considérable du Pacifique et l’ensemble du territoire, jusqu’à la mer des Moluques. Dans la réalité, les Toraja[s] sont culturellement et linguistiquement très proches des autres populations du sud Sulawesi. Leur nom, à l’origine « Toraya », vient de la langue Bugis. Il se décompose en « to ri aya » et signifie « les gens d’en haut » contrairement aux Bugis qui vivent sur les basses terres.
Population Toraja
Région verdoyante
Riziculture
Les rizières en terrasses d’altitude façonnent les paysages, miroir d’une magnifique région verdoyante. Ce savoir-faire intergénérationnel est un bel exemple d’harmonie entre l’homme et l’environnement. Le riz est l’aliment de base des Toraja[s]. Chaque maison mère « Tongkonan » s’accompagne d’un ou plusieurs greniers à riz. De dimensions plus modestes, ces greniers ont une architecture similaire à ces maisons traditionnelles.
Taureau sculpté et motifs géométriques
Maison Traditionnelle
Le Tongkonan
L’ancêtre fondateur
Le peuple Toraja se distingue par une hiérarchie sociale : une haute noblesse, une moyenne noblesse, les roturiers qui représentent une très grande partie de la population et pour finir les descendants d’esclaves. Les nobles doivent leur statut à l’ancêtre fondateur d’un territoire ou d’un village qui édifia leur maison souche. Le Tongkonan principal se caractérise souvent par son volume, son entretien et le soin accordé à sa décoration. Le Tongkonan, maison traditionnelle, vient du radical « tongkon », qui signifie s’asseoir, prendre place. Il joue un rôle important dans la communauté, aussi bien du point de vue historique, politique et rituel. Le Tongkonan fonctionne comme le centre de diffusion des règles et rites de son fondateur.
Haut
détails toiture – façade, motifs géométriques
Bas – Gauche
En bordure de Rantepao
Bas – Droite
Façade – Taureau sculpté
La construction sur pilotis leur confère une légèreté. Alignées, les maisons sont comme amarrées et prêtent à partir aussi bien physiquement que spirituellement. Proche de la maison mère, elles sont orientées parallèlement à l’axe du monde, à l’est pour le soleil levant et à l’ouest pour le couchant. Les toitures sont élancées et composées de plusieurs rangées de bambous coupés dans le sens de la longueur. Vu de face, on peut penser à l’assemblage de tuiles romaines. Entre les rangées de bambou, des feuilles de palmiers sont disposées pour garantir l’étanchéité. Leur forme si particulière peut rappeler, hormis la coque des embarcations citée ci-dessus, les magnifiques cornes de buffles d’eau aux lignes incurvées, et, autre hypothèse relatée, une parabole qui accueille le soleil à ses heures extrêmes. Leur géométrie facilite l’entrée de la lumière par les étroites ouvertures des façades nord et sud.
Haut & Centre
Façade Tongkonan
Bas
Façade avec cornes de buffles
La sobriété de l’intérieur contraste avec l’extérieur. La maison est souvent constituée de trois pièces. Un escalier étroit vous permet de parvenir à la pièce centrale qui sert à la fois de cuisine et de salon. À chaque extrémité se trouve une chambre. D’un côté celle des parents et des enfants et de l’autre celle des grands-parents et des petits enfants. L’orientation nord symbolise la vie et le sud la mort. Centre du lien familial, le Tongkonan est indissociable de la société Toraja.
Haut
alignement de Tongkonan
Centre – Gauche
paniers
Centre – Droite
Cornes de buffles
Bas
machoire
Décoration
le buffle, animal sacré
À l’origine du monde Toraja, un ancêtre serait arrivé sur terre guidé par un buffle. Animal sacré, le buffle est omniprésent dans leur société. Ici le buffle n’est pas une bête de somme, mais un animal dont on prend le plus grand soin. Lors de funérailles, plusieurs seront sacrifiés afin d’accompagner l’âme du défunt vers l’au-delà. Par la suite, les cornes de ces mêmes bêtes seront fixées à la demeure du défunt. De nombreuses représentations de buffles figurent dans la décoration des Tongkonan[s].
Motifs & signification
L’ensemble de la maison est généralement ornementé de motifs géométriques et d’animaux stylisés qui combinent références mythiques et cosmologiques, favorisant la liaison entre les dieux, les hommes et les ancêtres. Les quatre couleurs utilisées ont aussi leur propre signification : rouge pour le sang et la vie, blanc pour les os et la pureté, jaune pour les dieux et noir pour les ténèbres. Cette complexité de formes et de couleurs est un livre ouvert sur la lignée familiale. En façade, chaque Tongkonan possède une tête de buffle sculptée, rehaussée de véritables cornes, elle symbolise la limite de la sagesse humaine. La maison traditionnelle est comme une mère qui veille à perpétuer la vie.
Expression « Bufflesque »
Marché
aux bestiaux
Rantepao
Le marché de Pasar Bolu
Tous les six jours se tient le marché aux bestiaux de Pasar Bolu à Rantepao. Il est donc important de se renseigner pour connaître son jour principal d’activité. Spécialisé dans les transactions de buffles et de cochons, ce fameux marché est le plus important du Sulawesi. La cape de pluie nous protège des violentes averses matinales. Nous voilà munis de tongs à patauger dans la boue et probablement l’urine dans le but de capturer quelques images singulières de buffles que nous approchons avec précaution. Dans une section du marché, les propriétaires les ont attachés par les naseaux à un immense treillis de corde. Lavés pour mieux présenter, ils sont plusieurs centaines à attendre paisiblement un acquéreur.
haut
Expression « Bufflesque »
Centre – Bas
Marché de Pasar Bolu
Rantepao
Le peuple Toraja compte environ 650 000 âmes dont 450 000 vivent sur le territoire. Les autres ont gagné les grandes villes indonésiennes ou d’autres pays. L’enrichissement de ces expatriés contribue à créer une inflation cérémonielle. La demande croissante d’animaux pour honorer les rituels pousse certains propriétaires à négocier des buffles sur d’autres archipels, comme Flores, où la valeur de ces ruminants est nettement inférieure
Marché aux buffles de Pasar Bolu – Rantepao
La valeur d’un buffle se mesure par sa taille, son port, la couleur de sa robe et par les dimensions et la forme de ses cornes. Les prix sont extrêmement variables, ils peuvent s’envoler de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour l’espèce la plus onéreuse « Saleko Bonga ». Ces buffles albinos se distinguent par de magnifiques yeux bleus, un dos noir et une robe tachetée.
Marché de Pasar Bolu
Rantepao
Les halles aux cochons
Le marché couvert abrite le domaine porcin, il offre une tout autre ambiance. Ici les cochons sont parqués dans des espaces en bois surélevés. Comme s’ils avaient le pressentiment de leur agonie prochaine, les cris sont stridents et glaçants. Sous les volutes de fumées de cigarettes, acheteurs et vendeurs palabrent, puis l’argent liquide s’échange et concrétise les transactions.
haut
Le jeté de cochon
Bas
L’attente du départ
Le corps à corps
Deux personnes s’affairent à isoler le porc dans l’enclos, puis l’intervention devient physique pour ligoter l’animal qui se débat furieusement.
haut
Halle aux cochons
Bas
Le départ
Ficelés à des structures en bois, certains quitteront le marché fixés sur le porte-bagages d’un deux-roues, tandis que d’autres profiteront d’un camion plus adapté. La pluie vient de redoubler, il est maintenant temps de partir s’abriter. Le marché de Pasar Bolu et surtout la partie réservée aux buffles nous a captivés. Ces bovidés robustes et déterminés dégagent une force tranquille. Ils semblent paisibles, pourtant, leur puissance musculaire et leurs attributs nous laissent tout de même relativement méfiants.
Funérailles, constructions temporaires – Buffle Saleko Bonga
Voyage
vers l’au-delà
La vie des morts
Croyances
Les croyances qui englobent la vision de la vie et de la mort de cette ethnie diffèrent en bien des points de nos traditions occidentales. Les funérailles officialisent la séparation du corps et de l’âme. Celles-ci peuvent avoir lieu plusieurs années après le décès de la personne. Son âme quittera uniquement son enveloppe charnelle au premier buffle sacrifié et seulement à ce moment précis, La mort en tant que tel n’existe pas.
Le corps est traité avec du formol pour stopper la putréfaction et lui permettre de se momifier. Embaumé, il n’est pas considéré comme mort, mais simplement comme malade. Le défunt est allongé dans une pièce de la maison avec la tête orientée à l’ouest. On continue à le faire vivre au sein de la famille en lui apportant de la nourriture et en lui parlant. Ce délai leurs permet de s’habituer à sa perte, autrement, pour eux, la séparation serait trop brutale et douloureuse.
Enfants dans une construction temporaire
Préparatifs
En l’honneur du défunt, tous les membres de la famille se sentent engagés à assister aux funérailles. On n’hésite pas à venir, même de très loin. Une organisation longue et complexe qui demande de se coordonner sur une date, de réunir les fonds et les animaux nécessaires aux festivités, de faire appel à un artiste pour la sculpture du cercueil et de l’effigie du défunt dénommée Tau-tau, « mot dérivé de tau ou to, « personne », la réduplication indiquant un affaiblissement du sens ». La cérémonie va s’étaler sur plusieurs jours, Il faut donc aussi entreprendre la construction d’habitations temporaires pour accueillir les convives, tenir un registre pour enregistrer les membres présents et leurs offrandes.
Haut
Funérailles
Bas – Gauche
Famille du défunt
Bas – Droite
Famille du défunt
Le voyage vers Puya
Les funérailles sont autant une période de réjouissance que de deuil. Les premiers jours sont consacrés aux combats de buffles. Les meilleurs d’entre eux seront sacrifiés en premiers. Un honneur dont le prestige rejaillit sur leurs propriétaires. Quelques jours plus tard, les sacrifices se réaliseront sur le Rante « lieu sacrificiel où se déroule la cérémonie ». Cet évènement consistera à faire communiquer les dieux et les hommes, il facilite le voyage de l’âme au pays de Puya « le paradis Toraja ». Le défunt pourra ainsi se reconstituer un troupeau et continuer à vivre sereinement dans l’au-delà.
Haut
Transport de l’effigies du défunt
Bas – Gauche
Combat de buffles
Bas – Droite
Transport du Tau-tau
Ces exécutions d’animaux, au centre du rituel cérémonial, participent grandement à déterminer le statut social et le prestige familial. Les rites de l’Aluk To Dolo démontrent la gigantesque toile qui lie les morts et les vivants. Une dépendance aussi bien émotionnelle, financière et politique qui traduit bien pour eux l’étroite disparité de ces deux mondes.
Cercueil sculpté – Statues Tau-tau – site de Tampang Allo
Les morts
au balcon
Tombes Toraja[s]
Les Tau-Tau[s]
Reproduites au départ que pour les aristocrates, les Tau-tau[s] sont considérées comme les gardiens des tombes. Ces effigies en bois représentent les défunts. Elles honorent leur mémoire et symbolisent leur constante présence parmi le monde des vivants. Les Tau-tau féminins portent le Kebaya, vêtement traditionnel des pays d’asie du sud est, tandis que les effigies masculines sont vêtues principalement de sarong. Généralement placées dans des cavités creusées dans la roche de falaises abruptes, les morts au balcon surveillent l’entrée des tombes et protègent les esprits des défunts.
Haut
Site de Bori Parinding
Centre
Tau-tau au balcon
site de Lemo
Bas – Gauche
Effigies
Bas – Droite
Site de Bori Parinding
cavité
Les sépultures
Au pays Toraja, les cercueils sont principalement disposés dans la roche. Les emplacements sont creusés à même les falaises. Les positions les plus élevées sont réservées à la noblesse. Les cavités sont scellées par des portes sculptées. Les sites de Londa et de Lemo en sont des exemples caractéristiques. D’autres clans ont des tombeaux dans des grottes naturelles. Les cercueils reposent alors sur des tasseaux de bois ou sont empilés les uns sur les autres. Dans l’antre du site de Tampang Allo, l’humidité a eu raison des sarcophages séculaires. La finesse des sculptures sur leurs parois de bois nous laisse admiratifs du travail réalisé par les anciens, malheureusement l’usure du temps les destine à la désagrégation. La forme de bateaux de ces cercueils symbolise le voyage de l’âme vers l’autre rive, vers l’autre monde.
Certaines familles ont quant à elles édifié à proximité de leurs villages de petites maisons reprenant la forme d’un Tongkonan pour accueillir leurs morts.
Haut – Gauche
Site de Bori Parinding
Cavité fermée
Haut – Droite
Cercueil
Site de Tampang Allo
Bas – Gauche
Site de Bori Parinding
Cavité fermée
Bas – Droite
Site de Bori Parinding
Monolithes
Les mégalithes
Les mégalithes sont érigés pour commémorer des membres importants de la communauté. Ils permettent d’honorer et perpétuer la mémoire du défunt. Principalement travaillés dans du granit, nous les retrouvons souvent dressés en groupes dans les villages. Leur taille et leur complexité reflètent le statut et la richesse des familles qui les ont érigés. Plus rarement, certains sont décorés de gravures représentant des éléments de cosmologie. Les cérémonies funéraires ou de célébration autour de ces mégalithes renforcent les liens sociaux et spirituels au sein de la communauté. Nous pouvons trouver d’autres mégalithes au Sulawesi, mais c’est uniquement au pays Toraja que cette tradition est encore en usage.
Gauche
arbre funéraire
Portes – fibre de palmier
Droite
Arbre funéraire
Cavités refermées
Une approche unique de la vie et de la mort
Pour les enfants morts en très bas âge, les Toraja[s] pratiquent une forme unique de funérailles. Elle consiste à creuser une cavité dans un arbre suffisamment imposant. Les espèces choisies pour ce type de pratique sont principalement les Tarra[s] « arbre qui fournit du latex » ou les Banians[s] « type de figuier » dont les sèves laiteuses sont vues comme nourrissantes et assimilées au lait maternel. Le corps enveloppé de tissus y est déposé, puis une porte en fibre de palmier vient ensuite en obstruer l’ouverture. Avec la croissance de l’arbre, la cavité se referme, intégrant l’enfant dans une forme de cycle de vie. Cela illustre leur profond respect des cycles naturels et leur croyance en la réintégration harmonieuse de l’âme à ce monde. Un symbole puissant de cette perspective spirituelle.
Sculptures
Ce Pays
si particulier
Le départ
Un au-revoir
Ce pays où la mort n’est pas un adieu, ni une séparation, mais plutôt une simple transition progressive est une expérience unique. Des liens complexes et profonds lient les Toraja[s] à leurs ancêtres. Une société où les vivants s’endettent pour les morts dans le but de leur offrir le voyage le plus paisible vers l’au-delà. Cette région aux paysages magnifiques, à l’architecture distinctive, riche en culture et en traditions nous a fascinés. Le Sulawesi a certainement bien d’autres facettes à offrir, d’autres lieux à découvrir, mais ce pays Toraja[s] où les gens ne meurent vraiment jamais demeure incontestablement un lieu hors du commun.
Paysages sur la route du retour vers Makassar
Le retour
Chaque jour, mes passages devant la façade du grenier à riz Toraja, découvert chez l’antiquaire, me rappellent les moments partagés, les récits et les images de cet étonnant pays. Un pays à l’espace temps différent, propice à l’interrogation et aussi à l’introspection.
Buffles sculptés
Asie Pacifique
AP01 – Le delta du Mékong.
AP02 – Bagan, la plaine des temples.
AP03 – Lac Inle, au cœur du Myanmar.
AP04 – Sri Lanka, une nature généreuse.
AP05 – Le Shekhawati et sa région.
AP06 – Bundi, authenticité et douceur de vivre.
AP07 – Paysages Indonésiens.
AP08 – Fascinant Rajasthan.
AP09 – Naoshima et l’art comptemporain
AP10 – Japon, finesse culturelle.
AP11 – Japon, les esprits de la montagne.
AP12 – Le Sulawesi, le pays Toraja.
AP13 – Sulawesi, combats de coqs.