Japon
Richesse et finesse culturelle
Par son histoire millénaire, sa géographie et sa capacité à maintenir un équilibre entre tradition et modernité, cet état insulaire est considéré comme un univers à part.
Cet archipel étendu aux saisons bien définies fascine par ses paysages variés peuplés d’esprits et de divinités.
La découverte du Japon est un chemin initiatique à travers des subtilités culturelles et sociales. Parfois énigmatique, le pays requiert infiniment d’attention pour déchiffrer les codes et effleurer les nuances de sa société. Un voyage dont la quintessence se distille dans la durée.
Carte
Les OMIKUJI, Une tradition ancienne
Prédictions
Omikuji : Réaliser la volonté de dieu
Très populaire depuis l’époque Edo, la tradition des omikuji remonte à près d’un millénaire. Cette pratique observée tout au long de l’année, mais principalement au nouvel an, confirme l’attrait prononcé des Japonais pour les prédictions. À cette période, les temples accueillent un grand nombre de visiteurs. Une offrande pécuniaire leur permet de tirer au sort un omikuji. Les sommes collectées contribuent à l’entretien du lieu de culte.
Les prédictions inscrites sur ces bandelettes de papier roulé aux nuances blanches et roses vous dévoilent les prophéties ; les oracles sont-ils avec vous ?
Omikuji
Les premières émotions passées, vous pouvez garder précieusement votre omikuji ou vous en séparer. Afin de se délester des prédictions passées, ou bien, de conjurer ou neutraliser le mauvais sort de la consultation récente, vous pouvez commencer l’année sous de nouveaux auspices en nouant vos ou votre omikuji aux branches de l’arbre de prophétie qui se trouve dans le sanctuaire. Les omikuji recouvrent ainsi sa silhouette comme une incroyable floraison. Cette coutume très visuelle observée dans tout le Japon contribue à une atmosphère unique dans les lieux saints. Les arbres magnifiquement décorés rappellent les cerisiers fleurs dont la beauté esthétique éphémère symbolise la fragilité et la brièveté de la vie. Aujourd’hui, comme une fugace vérité, ces prédictions sont souvent considérées par certains comme un divertissement spirituel.
Obi, la ceinture des vêtements traditionnels
Le kimono élégant et raffiné
Vêtement traditionnel
Transmis de génération en génération
Ce vêtement emblématique de la culture japonaise se retrouve dans toutes les couches de la société. Malgré une forte influence vestimentaire étrangère depuis la fin du XIX siècle, le kimono reste ancré dans la tradition et garde une place très importante. Transmis de génération en génération, il participe au raffinement de la culture nipponne. Par leurs couleurs et leurs motifs, les tissus utilisés sont symboliques et minutieusement choisis en fonction de la saison et des circonstances.
Gauche / œuvre
– Yayoi Kusama
Droite / Bas /
Le secret du ciel
– Kan Yasuda
Temple Kennin-ji – Dragon – Kyoto
La ceinture obi
L’art du nœud
Le terme spécifique qui désigne l’art de porter le kimono est « Kitsube ». Cet art répond à des codes et des étapes bien précises. L’une d’elles consiste à nouer la ceinture obi autour de la taille pour maintenir le kimono en place. Plusieurs types de nœuds sont possibles, leur complexité dépend du nombre de couches, de la précision des plis, de la longueur qui peut varier suivant le style, de l’équilibre et de la symétrie ainsi que de la connaissance des conventions. Cette véritable épreuve artistique contribue grandement à l’harmonie, souligne l’élégance et affirme la signification du kimono.
Gauche
Jeune femme
Visite au temple
Kyoto
Droite
Retour du temple
Tokyo
Visite au temple
Jeune femme
Tokyo
Par la pureté et la beauté de ses lignes épurées il est source de fierté nationale et incarne pour de nombreux japonais l’unicité de la culture et la préservation des traditions.
Les plus grands couturiers de ce monde se sont inspirés de ce vêtement intemporel.
Peinture Sumi-e
Temple Kennin-ji
Kyoto
Pin
Taille en nuages
Kinkaku-ji, la pagode d’or
Un lieu empreint de quiétude
L’immortelle
La pagode d’or est l’un des monuments les plus emblématiques de Kyoto. Sa construction a été ordonnée par le shogun Ashikaga Yoshimitsu en 1397. Dénommée à l’époque « palais de la montagne du nord » elle était utilisée comme villa de retraite. Cet édifice en bois, endommagé par de multiples incendies fut reconstruit à maintes reprises. Le rez-de-chaussée est dans le pur style « Shinden-zukuri » typique des demeures aristocratiques depuis le Xe siècle à Heian-kyō, actuelle Kyoto. Le second étage au style Buke-zukuri se rapproche des demeures des familles de militaires dont font partie les samouraïs ; il abrite des reliques bouddhistes. Le dernier étage, dans le style Karayo, est caractéristique des temples zen. Aux deux tiers recouverte de feuilles d’or, la pagode est couronnée par un animal mythique qui lui sied à merveille, un majestueux phénix, qui symbolise la transformation, l’immortalité et la renaissance.
Temple Kinkaku-ji
La pagode d’or
Kyoto
Les jardins
Stylisation & miniaturisation
Pierre angulaire de la vie spirituelle japonaise, les jardins zen sont conçus pour être propices à la méditation et à la contemplation. Le jardin de Kinkaku-ji en est un exemple remarquable. La partie dite « sèche » est caractérisée par l’utilisation de sable et de gravillon habilement ratissés. Les surfaces ainsi striées aux formes ondulantes symbolisent le mouvement de l’eau et des vagues. Dans une recherche esthétique, des rochers minutieusement disposés représentent des îles sur l’océan ou des paysages vallonnés et montagneux sillonnés de rivières, accompagnés de plans d’eau.
Dans la partie dite « humide », l’étang Kyoko-chi (étang miroir) reflète magnifiquement les murs du pavillon d’or, l’ensemble respire la sérénité. Subtile miniaturisation, les arbres minutieusement contraints par un travail humain semblent avoir subi naturellement la force des éléments. Une nature célébrée pour des espaces uniques et évocateurs.
Haut
à gauche sur la photo
Le bouddha Vairocana.
Bas / Gauche
Gardien du temple
Bas / Droite
Tamonten Bishamonten,
Gardien du Nord
Temple Todai-ji,
Bâtiment Daibutsu-den
Nara
Bouddha, Vairocana
Le temple Todai-ji
Le grand bouddha de Nara
Le temple bouddhique Todai-ji a été fondé au VIIIe siècle sous le règne de l’empereur Shomu, à l’époque où Nara était encore la capitale du Japon. Destiné à servir de centre religieux et politique, il abrite un des chefs-d’œuvre de l’art bouddhique japonais « le Bouddha Vairocana ». Le Bouddha cosmique, statue en bronze d’un poids de 437 tonnes et d’une hauteur de 15 m trône dans le bâtiment Daibutsu-den. Reconstruit à deux reprises et bien que le bâtiment soit 30 % inférieur à son prédécesseur, l’édifice demeure par ses dimensions imposantes l’une des plus grosses structures en bois du monde.
Porte – Temple Fushimi Inari Taisha – Kyoto
Kyoto
& son patrimoine
Centre historique et culturel
Modernité & traditions
Kyoto a été la capitale impériale du Japon pendant plus d’un millénaire. Fondée en 794 par l’empereur Kammu, cette période est caractérisée par une esthétique raffinée. Jusqu’à la fin de la période Edo, les quartiers traditionnels de la ville ont continué à prospérer. Avec l’avènement de l’ère Meiji en 1868, la capitale impériale a été transférée de Kyoto à Tokyo. Avec ses nombreux temples, ses sanctuaires, ses palais, ses jardins et ses quartiers historiques elle a réussi ce subtil équilibre entre modernité et traditions séculaires.
Haut
Temple Fushimi Inari-taisha
Senbon Torii – Kyoto
Gauche
Pagode Goju-no-to
Détail structure
Droite
Temple Kiyomizu-dera
Pagode Goju-no-to
Kyoto
Festivités de fin d’année
Dans les sanctuaires s’organisent des festivités spéciales pour célébrer l’arrivée de la nouvelle année. Elles attirent de nombreux fidèles et visiteurs. Dans les temples parés de lanternes allumées se prépare la cérémonie de la cloche. Principale attraction de ces festivités, les cloches seront sonnées 108 fois à partir de 23h. Chacun des coups représentent un des désirs ou péchés terrestres. Les fidèles se concentrent pour s’en libérer et à minuit, le 108eme tintement marque la transition dans la nouvelle année.
Gauche
Détail vestimentaire
Droite
1er janvier
visite au temple
Kyoto
Le Hatsumode
Le « Hatsumode », première visite de l’année aux temples ou aux sanctuaires est une tradition très importante dans tout le Japon. En cette journée du 1er janvier et sans discontinuer, une foule ininterrompue dense et compacte envahit les rues névralgiques menant aux lieux de cultes bouddhistes et shintoïstes. Très prisés, le temple de Kiyomizu-dera ou le sanctuaire de Fushimi Inari Taisha, ainsi que bien d’autres verront la population Kyotoïte venir prier pour la bonne fortune.
Haut – Donjon du château d’Himeji / Bas – détail toiture, ville de Kurashiki.
Japon
médiéval
Le château d’Himeji
architecture féodale
La période médiévale japonaise s’étend de la fin du XIIe siècle jusqu’au début du XVIIe siècle. Elle a été marquée par des changements politiques, sociaux et culturels importants. Le pouvoir croissant des Daimyos, seigneurs de la guerre a contribué à l’émergence du féodalisme. Les châteaux situés stratégiquement étaient des structures défensives importantes pour protéger leurs domaines, celui de la ville d’Himeji en est un exemple remarquable. D’une couleur blanche éclatante et avec un donjon de 46,5 mètres de haut, il expose fièrement sa silhouette élancée. Plus important château du Japon, il étale ses fortifications sur une surface de 233 hectares. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993, cet édifice militaire surnommé le Héron Blanc est composé d’une structure bois recouverte de plâtre. Il brille par sa conservation exceptionnelle et est un symbole important de l’architecture militaire japonaise.
Fushimi Inari-taisha – « Komainu et renard »
La force
des représentations
Les Komainu
Les gardiens
Les « komainu » sont des paires de statues représentées sous forme de lions stylisés à l’apparence féroce, conçues pour conjurer les mauvais esprits. Considérés comme des gardiens protecteurs, l’un a la gueule ouverte, tandis que l’autre l’a fermée, ce qui signifie le début et la fin de toute chose. Nous les retrouvons très souvent dans les sanctuaires shintoïstes. Ils sont régulièrement parés d’un shide « bandeau de papier de riz » rouge ou blanc. Couleurs sacrées, le rouge est associé à la protection contre le mal tandis que le blanc est associé à la pureté. Ensemble elles symbolisent l’harmonie et l’équilibre.
Gauche / Renard
Temple Fushimi Inari-taisha
Kyoto
Droite / Dragon
Temple Tenryu-ji
Kyoto
Gauche / Raijin
Kami de la foudre et du tonnerre
Droite / Fujin
Kami du vent
Paravents, encre et couleurs sur fond d’or.
Vers 1626
Temple Kennin-ji – Kyoto
Le Dragon japonais
Gardien du bouddhisme
Il incarne la force, le pouvoir et le courage. Le dragon est considéré comme une divinité protectrice censée veiller sur les temples et les sanctuaires. En tant que gardien du bouddhisme, il protège des forces négatives et des esprits maléfiques. Également symbole de transformation et de renaissance, il a cette capacité à se métamorphoser, à surmonter les défis et à se réinventer. Souvent associé à la pluie, il est aussi considéré comme le gardien des eaux et est imploré dans le monde agricole pour attirer les pluies nourricières.
Le renard
Serviteur et messager
Inari, considéré comme un kami bienveillant et mystérieux est la divinité du riz, de l’agriculture, de la prospérité, de la fertilité et de la réussite commerciale. Il est largement honoré dans tout le Japon. Le renard, son serviteur et messager, est dignement représenté dans les sanctuaires où Inari est déifié. Il est l’un des symboles les plus reconnaissables de la religion shintoïste au Japon et renforce le lien entre les lieux de culte et la divinité.
Haut – Torii
Temple Fushimi Inari-taisha
Kyoto
Centre – Lanternes
Sanctuaire Kasuga Taisha
Nara
Bas
Tablettes bois
Bouddhisme
& Shintoïsme
Une approche inclusive
Des siècles de coexistence
La religion au Japon est caractérisée par une coexistence harmonieuse entre le bouddhisme et le shintoïsme. De nombreux Japonais suivent les pratiques de l’un et de l’autre sans percevoir cela comme une contradiction. Le terme « shinbutsu shūgō » s’applique à cette notion d’intégration fluide des deux systèmes religieux. Cette caractéristique inclusive unique illustre la tolérance et l’acceptation religieuse de la société japonaise.
Asie Pacifique
AP01 – Le delta du Mékong.
AP02 – Bagan, la plaine des temples.
AP03 – Lac Inle, au cœur du Myanmar.
AP04 – Sri Lanka, une nature généreuse.
AP05 – Le Shekhawati et sa région.
AP06 – Bundi, authenticité et douceur de vivre.
AP07 – Paysages Indonésiens.
AP08 – Fascinant Rajasthan.
AP09 – Naoshima et l’art comptemporain
AP10 – Japon, finesse culturelle.
AP11 – Japon, les esprits de la montagne
AP12 – Le Sulawesi, le pays Toraja.
AP13 – Sulawesi, combats de coqs.